Les Abîmés
Chaque pièce de cette trilogie est écrite pour deux acteurs qui racontent.
Dans la première, Le Bruit et le Silence, Ludo et P’tit Lu, les deux frères.
Dans la deuxième, Arlequin ou la première Graine, P’tit Lu et Nora, son éducatrice au foyer d’accueil.
Dans la troisième, Fugues, Ludo et Faïza, sa meilleure amie.
L’histoire
Le bruit et le silence –
Ludo et P’tit Lu sont rendus à leur famille après quelques mois passés en foyer d’accueil.
À la maison, Ludo protège son p’tit frère des violences de leur père.
P’it Lu, d’un naturel rêveur et optimiste, s’obstine à couver des œufs de poule dans l’espoir d’avoir un poussin dont il pourrait s’occuper.
Un jour, alors qu’ils font de la peinture à l’école, P’tit Lu soulève ses manches pour se laver les mains. À la vue de ses bleus, la maîtresse alerte les dames, qui viennent reprendre les enfants.
Alors qu’elles emmènent P’tit Lu, Ludo se cache et fugue.
Arlequin ou la première graine –
Au foyer, P’tit Lu ne participe à rien et ne veut rencontrer personne. Mais petit à petit, il s’attache à Nora, une éducatrice lumineuse qui l’initie au pouvoir de recoudre les tissus déchirés. Cette analogie lui fait du bien. Et bientôt, il fait des t-shirts, des robes, des sacs, des shorts… et est invité à tous les anniversaires des filles de sa classe !
Quand sa maitresse lui demande de faire un exposé sur son arbre généalogique, P’tit Lu arrive avec une graine : il sera le premier, tout en haut, le premier membre de son arbre.
Fugues –
Quand Ludo, 12 ans, se réfugie chez sa meilleure amie Faïza parce que les services sociaux sont venus les chercher, lui et son frère, celle-ci accepte de le cacher dans le tiroir, sous son lit, le temps de trouver une solution. Au bout de quelques jours, fort de toutes les économies de son amie, Ludo rejoint la Bretagne, où vit la vieille grand-tante de Faïza : Anna.
Anna n’a pas d’enfants. Elle accueille Ludo comme le fils qu’elle n’a pas eu et accepte de le cacher chez elle, dans son petit village où personne ne pose de question.
Jusqu’au quinze ans de l’adolescent, elle va s’occuper de lui, lui apprendre à apprivoiser sa violence, et le piano. À la mort d’Anna, Ludo doit fuir à nouveau.
Ce qu’il vit de ses quinze à ses dix-huit ans, Ludo préfère l’inventer que le raconter. Il erre de gare en gare pour jouer du piano, récolter quelques pièces…
Mais à dix-huit ans, il se rend à la police pour récupérer des papiers d’identité et réclamer la garde de son frère.
« Avec Bénédicte Guichardon, nous étions déjà amies avant d’être partenaires. Nous avons, durant quatre ans, été associées en tant qu’artistes sur le territoire du Val-de-Bièvre, comportant plusieurs communes et théâtres. Quatre années de créations, au bout desquelles nous avons bien sûr eu besoin de nous nourrir artistiquement auprès d’autres personnes. Mais, fidèles, elle a toujours suivi mon travail, comme j’ai toujours suivi le sien. Et depuis quelques temps maintenant, l’envie de nous retrouver nous tourne autour. »
Catherine Verlaguet
« Je suis reconnaissante envers Catherine Verlaguet de s’emparer d’un sujet dont on ne parle pas : l’inceste. On peut se demander ce que l’on attend pour dénoncer la violence faite aux enfants lorsque l’on apprend qu’un Français sur dix déclare avoir été victime d’inceste (source du quotidien Le Monde). Peut-être parce que l’on apprend également dans cet article que c’est souvent au cœur des familles que cela se passe. Avec Les Abîmés c’est ce que l’autrice nous dévoile. Elle nous retrace le destin de deux frères, « P’tit Lu » et « Ludo », en proie à la violence de leur père.
En nous faisant regarder les choses en face, elle raconte avec justesse l’autorité, la complexité de dénoncer son agresseur, surtout lorsqu’il s’agit de son père. Elle nous parle de l’enchevêtrement des sentiments, de l’ambivalence affective, des liens puissants de la fratrie. En évoquant la transmission et les rencontres qui nous réparent, elle ouvre vers des univers inattendus : la découverte de la couture pour P’Tit Lu, le piano pour Ludo. Des chemins vers une histoire qui devient sienne, un choix qui se pose pour chacun d’eux. Enfin…
Je retrouve tout ce que j’aime dans les textes de Catherine Verlaguet : une écriture qui ne triche pas et qui ose nous dire. Une écriture de l’intime : franche et engagée qu’elle allège avec malice et humour. »
Bénédicte Guichardon
Durée : 30 minutes pour chaque petite forme
Jauge de 100 personnes maximum
A partir de 8 ans
Texte : Catherine Verlaguet
Mise en scène : Bénédicte Guichardon
Assistanat : Damien Saugeon
Scénographie : en cours
Accessoires : en cours
Costumes : en cours
Interprétations : Nathan Chouchana, Julien Despont, en cours
Régie générale : Maxime Tavard
Production : Le bel après-minuit
Co-production : Les Tréteaux de France Centre national dramatique – Aubervilliers, La Filature SN de Mulhouse, Côté cour – Besançon.
Avec le soutien de : la Région Ile-de-France, le Département du Val de Marne, la DRAC Ile-de-France