Atelier d’écriture encadré par David Braun – auteur et dramaturge

Élèves de 1ère STMG Lycée Epin Vitry-sur-Seine dans le cadre de la création du spectacle Le Fil
Professeure : Cécile BONIFACE

 

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Photo : Nicolas Guillemot – Le Fil

 

Consigne 1 : Apportez en classe un objet que vous a transmis un aïeul et décrivez-le.

Julie

L’objet que j’ai reçu de ma grand-mère est un vase en céramique haut de quarante centimètres. Il est décoré de motifs fleuris grisâtres et de caractères traditionnels chinois dont j’ignore la signification. Imposant et lourd, il repose sur un socle en bois vernis qui ne compense pas pour autant l’aspect terne et futile du vase. Il se trouve dans l’entrée de ma maison, caché entre le miroir et l’étagère à chaussures.

Son charme n’opère qu’une seule fois par an : le jour du Nouvel An. En effet, on y met des fleurs de cerisier et de coton apportant élégance et allure traditionnelle à mon intérieur.
Malgré les kilomètres que ce vase a parcourus pour arriver chez moi, l’utilisation que j’en fais ne lui rend pas justice. Pourtant il est là depuis ma naissance

Sophie

Petite bague en argent que je ne peux porter qu’à mon auriculaire. Objet liant deux âmes, deux êtres, ayant promis de s’aimer pour l’éternité. Ornée d’étincelles captives du ruban de leur amour. Cet objet m’a été légué par ma grand-mère, il lui avait été offert par mon grand-père comme première preuve d’amour.

Yanzy

L’objet que ma grand-mère, m’a offert est un collier dont la chaîne est en or, du faux bien-sûr, enfin je crois. A cette chaîne pend un petit bouddha de jade en parfait état. Je pense que ma grand-mère me l’a offert à ma naissance mais je ne sais pas si elle en a donné un à tous mes cousins. Je ne le portais pas quand j’étais à l’école primaire, car je me sentais en sécurité avec lui, mais l’idée de le perdre ou de me le faire arracher m’effrayait. J’étais tellement tête en l’air…je pense que c’est toujours le cas.
Pour moi, ce collier a beaucoup de valeur, car c’est l’un des seuls souvenirs que ma grand-mère, qui nous a malheureusement quittés, alors que je n’avais que quatre ans. La maladie l’a emportée, cette femme à qui la vie n’a pas été épargnée.

La dernière fois que je l’ai vue, c’était dans sa chambre, à l’étage du restaurant de Sens que tenait ma famille. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne se réveillait pas, pourquoi son corps était vide de vie.

En écrivant ce texte, toute ma tristesse revient, alors que ce mot n’appartient pas à mon vocabulaire.
Je décide alors de le porter à nouveau pour affronter les épreuves de la vie.

 

Consigne 2 : Choisissez un genre littéraire bien précis et écrivez un texte dans lequel cet objet joue un rôle essentiel. Cela peut bien sûr être de la fiction. N’oubliez pas le titre !

Ryan

Le contrat du temps

Leila trouva par hasard dans les archives de famille, un protège-cahier entièrement en cuir. Il portait des inscriptions dans une langue qui lui était à la fois étrangère et familière. Elle supposa donc qu’il s’agissait du latin. Il y était aussi inscrit une adresse à Oran, en Algérie. Ce protège-cahier, ayant appartenu, selon sa mère, à son arrière-arrière-arrière-grand-père, avait été transmis de génération en génération. Intriguée par le mystère planant autour de l’objet, la jeune fille décida de se rendre en Algérie, à l’adresse indiquée dessus.

Une fois sur place, elle trouva la maison en question. Elle fouilla chaque pièce dans l’espoir de trouver quelque chose : sans succès. Il lui sembla curieux que la maison soit inhabitée… et ouverte par ailleurs. Dans un dernier effort, elle pressa une dalle qui se trouvait être une porte dissimulée, menant à une sorte de cave. Elle y entra et découvrit un coffre en or. Le code de celui-ci était justement la phrase (en supposé latin) figurant sur son protège-cahier, et ça, elle s’en aperçut très vite. Elle réussit à ouvrir le coffre : celui-ci renfermait un cahier dont les dimensions concordaient parfaitement et « hasardeusement », selon elle, à son protège-cahier. Mais ce n’est pas tout, il était écrit sur le cahier « Contrat du temps » …

Kassandra

La boîte métallique rectangulaire

La boîte métallique rectangulaire,
Tant de mots pour la caractériser,
La boîte qui porte un caractère,
Tant d’années passées.

Habillée de ses plus belles gravures,
La boîte métallique rectangulaire,
Reste toujours aussi dure,
Malgré tout l’amour de mon arrière-grand-mère.

Tant d’années passées,
A cacher tous ces trésors,
Si bien conservés,
Au sein de cet or.

La boîte qui porte un caractère,
La boîte aux quatre coeurs,
La boîte métallique rectangulaire

Fantine

Le témoin mensonger

Ces quatre personnes sont ordinaires, sans histoire. Un couple, assis sur un banc devant la Seine. Un autre, debout regardant l’horizon. Ils n’ont rien en commun. Si ce n’est qu’ils se trouvent au même endroit, au même moment. Pour un individu qui passerait entre eux, tout semblerait aller pour le mieux. Mais dès que celui-ci s’éloignerait les secrets se rapprocheraient.
L’homme se lève du banc et part à gauche. La femme, debout dans son dos, détache son regard de l’horizon et le suit. L’homme resté seul se dirige vers le banc et s’assoit à côté de cette femme délaissée. Les regards se croisent, des étincelles volent, dévoilant un futur plein de mensonges.

Plus tard, l’homme offrira une boucle d’oreille à celle qu’il aime. Une boucle d’oreille pleine de valeurs pour une femme qui a de la valeur. Pourtant ce n’est pas sa femme. A chaque fois qu’elle verra ce bijou, elle pensera à cet homme, qui n’est pas le sien. Celui qui trouvera la boucle d’oreille sur la table de chevet de sa femme, se rappellera alors qu’il a vu la même chez cette femme, qui hante ses pensées les plus intimes.